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Les Autres

Il pleuvait des cordes. La foule se pressait pour s’abriter, certains sous des abribus d’autres sous les enseignes des différents magasins bordant l’avenue 15. Mais leurs abris occasionnels ne suffisaient pas à les protéger de la hargne des éléments. Le vent soulevait les gouttelettes d’eau pour les rejeter avec violence partout où ils étaient. Lorsqu’il le faisait, les malheureux allaient se réfugier sous un autre abri de fortune espérant lui échapper. Le vent et le déluge les suivaient et s’acharnaient contre eux. On aurait dit une course poursuite. Ceux qui, avec leur parapluie, avaient voulu braver les intempéries, fiers d’avoir su anticiper le mauvais temps, le regrettaient amèrement. La brise faisait voltiger leurs parapluies dans tous les sens, les laissant prisonniers du déluge, partagés entre l’instinct de se protéger et celui de garder dans leur main leur précieux outil si inutile dans le rôle qu’il devait jouer.  

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Des enfants couraient nus pieds, pataugeant dans les flaques d’eau et la boue sourires aux lèvres en s’écriant «â€¯il pleut de l’eau ! il pleut de l’eau ! ». Les mères surgissant d’on ne sait où, leur donnaient une fessée là, une tape sur la tête ici. AMLAN pinça les lèvres, dégoutée. Ces gens ne savaient-ils pas qu’il était interdit de battre les enfants ? En pleine rue en plus ! S’ils les avaient bien éduqués ils ne seraient pas venus sautiller et se prélasser dans la boue comme des sauvages. AMLAN renifla et détourna la tête. Pourquoi l’Etat ne nous débarrasse-t-il pas de toutes ces personnes se demanda-t-elle. Ils sont là, déambulant dans les rues, tout crasseux. Protégée des éléments dans le taxi qui l’emmenait à son rendez-vous elle fulminait une fois de plus sur ce qu’elle estimait être une tare de son pays. Ils n’avaient aucune tenue ! Tout ce qu’on apprenait à l’école, la propreté, le respect des consignes de sécurité, le bon sens ! Qu’en avaient-ils fait ? Elle les appelait les autres. Parce qu’il n’était pas comme elle, comme tout le monde. Ils étaient paresseux, ne voulaient rien faire de leur vie et s’adonnaient à la facilité. Et lorsqu’on le leur faisait remarquer ils rétorquaient qu’ils étaient pauvres et que la vie ne leur donnait pas les mêmes opportunités que les mieux nantis. Balivernes ! La toile regorgeait d’histoire de personnes qui, à force d’acharnement, avaient amélioré leur niveau de vie. Ils étaient juste fainéants, se complaisant dans les complaintes. On les voyait à tout coin de rue, sales, crasseux et la main toujours tendue, espérant que les honnêtes citoyens qui ont souffert pour gagner leur pain viennent partager un peu de ce pain avec eux. Ils exagéraient… 

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Soudainement un bruit sourd se fit entendre. L’instant d’une seconde le temps se figea. Les voitures, les badauds, tout le monde s’arrêta, se demandant d’où provenait le bruit. Et tout d’un coup, se fut l’enfer… Des coups de canons se firent entendre, de la fumée s’élevait des maisons, des hommes en treillis et armés dévalaient la route en se tirant dessus. Ce fut le chaos. Tout le monde se mettait à courir dans tous les sens. Les malheureux qui trébuchaient se faisaient piétiner sans état d’âme. Des cris, des pleurs, des vociférations, des plaintes, la rue explosait des sonorités les plus morbides. Le chauffeur du taxi dans lequel elle était avait laissé sa voiture et s’était enfui à une vitesse telle que AMLAN ne s’en était pas rendu compte, abasourdie qu’elle était du cataclysme qui se passait sous ses yeux. Dans tout ce vacarme les éléments eux ne s’étaient pas calmés, tout au contraire la pluie tombait avec plus de violence. L’orage avait comme puisé de la force dans le branle-bas général et avait gagné en vélocité. Mais la situation avait changé, plus personne n’y faisait attention, se protéger de la pluie était un luxe en ce moment. 

 

«â€¯ Madame sortez ! s’écria une voix. » 

 

AMLAN sortit de sa torpeur. Une main l’agrippa (à quelle moment la porte de la voiture s’était-elle ouverte ?) et la sortit du taxi. 

 

«â€¯Où m’emmenez-vous ? lui demanda-t-elle. 

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  • Courez ! lui intima la main, ou plutôt le grand barbu à qui appartenait la main qui l’avait fait sortir. » 

 

Courir ? Oui, mais pour aller où ? Et pourquoi ? Et non elle ne pouvait pas courir. Pas avec ces talons de dix centimètres quand même ! Mais bon il fallait courir, alors elle courut, enfin, tenta de courir. On tournait à gauche, puis à droite, on revenait sur les pas, les portes des maisons se fermaient, que faire ? AMLAN se sentait perdue. Son sac ! Où était son sac ? Laissé dans la voiture, son argent, ses documents administratifs, son téléphone ! Elle était vraiment perdue. Elle s’arrêta regarda autour d’elle. Où aller ? 

Et tandis qu’elle en était encore là à se demander que faire, elle vit un char s’engager dans la rue où elle était. Elle savait que c’était un char car elle en avait déjà vu à la télé. Des personnes en treillis couraient devant lui et il semblait les poursuivre. Un coup de canon retentit…  

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Une fois de plus une main l’agrippa fortement. Décidément on ne faisait que la trimbaler. La main l’entraîna dans un couloir boueux et jonché d’immondices, un «â€¯gloglo » comme l’appelait les gens de la ville. Ils entrèrent dans une «â€¯masure » en bois, oui une masure, c’est à ça que lui faisait penser les quatre planches de bois qui avaient été réunies sous un morceau de tôle pour fabriquer l’endroit dans lequel elle venait de pénétrer. Premier constat, la salle était sombre et il y faisait chaud. La poignée sur sa main se relâcha et AMLAN repris peu à peu ses esprits. Lorsque ses yeux se furent habitués à la pénombre elle se rendit compte que l’endroit était très exigu et qu’ils n’y étaient pas seuls, elle et son agrippeur. Dans un coin de la maison étaient entassés plusieurs matelas sur lesquels étaient couchées pas moins de vingt personnes. AMLAN compta deux femmes d’âge mur, trois jeunes hommes, deux adolescentes et une ribambelle d’enfants en bas âge dont au moins cinq nourrissons. Dans un autre coin des assiettes et des bassines étaient entreposées dans un désordre pas possible. Une vielle télévision à tube cathodique traînait enfin dans un dernier coin. Il y régnait une odeur particulière qui lui était étrangère. AMLAN compris, dehors c’était la guerre et là, elle était chez les autres… 

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«â€¯ Vous allez bien ? lui demanda le monsieur qui l’avait agrippée avec un air de quelqu’un qui regardait une attardée. 

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  • Bien sûr ! répondit-elle d’un ton sec. Merci de m’avoir tiré de... de la route. Mais je ne vais pas rester longtemps, je ne veux pas vous déranger plus longtemps vous et votre… ahem… famille, ajouta-t-elle en regardant la tribu dans le coin. 

 

  • Et vous iriez où ? lui demanda l’homme un sourire aux lèvres. Et sans attendre de réponse il fit un geste vers un de ses fils qui se leva et apporta une chaise à AMLAN. 

 

  • Oh merci, dit-elle en s’asseyant. Mais ce n’était pas nécessaire je ne vais pas rester longtemps, reprit elle avec assurance. Il était hors de question qu’elle reste encore plus longtemps dans ce lieu. Qui sait combien de bactéries elle avait déjà chopé ? 

 

  • Non vous ne pouvez pas sortir, répondit l’homme en lui tendant un gobelet d’eau, c’est la guerre dehors. » 

  • ​

Elle le saisit par politesse (non jamais ce machin ne touchera ses lèvres). 

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«â€¯Vous savez je n’ai pas très soif. Et la police va ramener l’ordre sous peu ne vous inquiétez pas. » 

L’hôte se mit à rire, à gorge déployée avec un soupçon de moquerie. En voilà des manières ! Aucune éducation, ces gens n’avaient aucune éducation comme elle le pensait plus tôt. Il se détourna d’elle et discuta avec sa famille dans une langue qu’AMLAN ne connaissait pas. Les autres la regardaient avec des yeux tout ronds comme si c’était la première fois qu’il voyait un être humain. Sérieusement quel manque d’éducation ! Ça ne se fait pas de dévisager les gens de la sorte. Il fallait qu’elle sorte de là. Mais dehors le grondement de la pluie/canon était toujours retentissant. Mais au fait, où était-elle ? Géographiquement parlant bien sûr. Elle savait déjà qu’elle était au rez-de-chaussée de son enfer mais où exactement dans la ville. Comment allait-elle rentrée chez elle ? Et pourquoi fallait-il que la guerre commence aujourd’hui ? Et puis qui se bat ? Contre qui ? Et pourquoi ? 

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L’homme revint et lui tendit une serviette. AMLAN la pris et murmura un remerciement. Elle avait oublié qu’elle était trempée après avoir couru sous la pluie. Mais il était hors de question qu’elle se prenne des puces en rapprochant ce bout de tissu de son corps. 

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«â€¯ Vous allez prendre froid, lui fit remarquer le monsieur. Vous êtes dans la famille ADADIOVI au fait, poursuivit-il. Ma femme et sa sœur (il indiqua les deux femmes adultes), le reste mes enfants et neveux. 

AMLAN salua en inclinant la tête puis renifla, des étrangers… se dit-elle. 

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  • Merci vraiment Monsieur ADAODIVI, merci à vous et votre famille pour votre hospitalité. Mais je ne vais pas encore plus vous déranger, dit-elle en se levant. Je pense que la pluie a cessé. Si vous avez un téléphone je vais appeler chez moi pour que quelqu’un passe me chercher. 

 

  • Oui nous avons un téléphone, répondit-il calmement, mais sérieusement si vous sortez vous allez y rester. Il y a une vraie bataille dehors et… » 

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Il s’interrompit soudainement et releva la tête. On entendait des voix dehors. Pour une raison qu’AMLAN ignorait toute la famille était tendue et extrêmement silencieuse. Pourquoi ? A son avis, des gens qui parlaient c’était une très bonne chose. Ça voudrait dire qu’on pouvait sortir et qu’elle pourrait se rendre chez elle ! 

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On frappa violemment à la porte. Le bruit fit sursauter AMLAN. La personne dehors récidiva. 

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«â€¯Ouvrez ! s’écria la personne. » 

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M. ADADIOVI jeta un regard circulaire. AMLAN y perçu quelque chose qui ressembla à du désespoir et pour la première fois de la journée elle eut peur. M. ADADIOVI leva les loquets et ouvrit la porte. Un homme de taille moyenne en treillis entra en trombe. Il regarda rapidement l’assemblée et la pièce et alla s’étaler sur un des matelas. Il se tenait la hanche avec une main qui dégoulinait de sang, son sang sans aucun doute. Dans l’autre main il tenait une Kalachnikov. AMLAN savait que c’était une kalachnikov car elle en avait déjà vu à la télé. Elle fut soudain saisie d’effroi. M. ADADIOVI, lui, ne faisait que passer son regard de ses enfants à l’inconnu. 

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«â€¯J’ai soif ! dit ce dernier. » 

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M. ADADIOVI se dirigea vers un seau dans un coin, attrapant au passage un gobelet sur une étagère. Il le plongea dans le seau et le ressorti plein d’eau (c’était donc de là que provenait l’eau qui lui avait été proposé se dit AMLAN). Il le donna à l’envahisseur. Celui-ci le pris à deux mains, esquissa une grimace de douleur et but. L’eau dégoulina sur son cou.  

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«â€¯J’ai faim ! cria-t-il sous la forme d’un ordre. » 

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M. ADADIOVI soupira. Il fit sortir de sous une assiette un morceau de pain rassis qu’il tendit à l’envahisseur. Celui-ci le prit et commença à le manger avec de grosses bouchées. Il semblait affamé. AMLAN le dévisagea. Il était jeune, il ne devait pas avoir plus de vingt ans. Il était très amaigri et avait le côté droit de son treillis imbibé de sang. Pourquoi se battait-il ? 

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«â€¯Pourquoi me regardes-tu? lui cria-t-il avec colère. 

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  • Non je ne vous regardais pas désolé. s’empressa de s’excuser AMLAN. » 

L’envahisseur se redressa et saisit son arme qu’il avait déposée près de lui. AMLAN laissa échapper un cri de frayeur et recula si brusquement qu’elle tomba de sa chaise. La famille ADADIOVI se recroquevilla sur elle-même dans son coin qu’elle n’avait toujours pas quitté. M. ADADIOVI se redressa et vint se placer entre l’envahisseur et AMLAN. 

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«â€¯Elle est désolée. dit-il au soldat. 

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  • Pousse toi je vais montrer à cette petite ce qu’est le respect, fit ce dernier en essayant de pousser M. ADADIOVI qui ne bougea pas, le visage impassible. » 

  • ​

Son calme et son regard déterminé sembla impressionner le jeune soldat qui recula d’un pas. Puis sa mine se renfrogna et il mit M. ADADIOVI en joue. 

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«â€¯J’ai dit, pousse toi ! lui intima-t-il en pointant son arme sur lui. » 

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Les femmes se mirent à gémir. Un froid glacial saisit AMLAN. Il ne fallait pas que la situation dégénère par sa faute. Elle tenta de se lever (elle avait tellement eu peur qu’elle n’avait pas osé bouger lorsqu’elle était tombée de la chaise). 

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«â€¯Je… je suis désolé… fit elle en tentant d’avancer mais M. ADADIOVI lui fit un geste pour lui dire de s’arrêter, ce qui sembla énerver l’envahisseur. 

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  • Je t’ai donné de l’eau tu t’es désaltérée, commença M. ADADIOVI, tu avais faim je t’ai nourri. Maintenant SORS DE CHEZ MOI ! lui ordonna M. ADADIOVI. » 

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Il est fou se dit AMLAN. Il a perdu la tête, il va nous faire tuer. Comment ne pouvait-il pas voir que ce gamin était dangereux et certainement sous l’influence de quelques drogues. 

L’envahisseur ajusta son arme, le doigt sur la gâchette. 

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«â€¯Je ne sors pas ! cria-t-il. Que vas-tu donc faire ? » 

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Les gémissements des femmes étaient devenus des plaintes suppliant l’envahisseur de baisser son arme et M. ADADIOVI de laisser tomber. Mais la détermination sur son visage n’avait pas baissé. Une fois de plus le temps s’était arrêté, figé dans la bataille de regards que se lançaient le maître de maison et le jeune soldat. AMLAN le savait, elle le sentait tout ça ne pouvait que mal finir. 

M. ADADIOVI saisi le bout du canon. 

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«â€¯Sors de chez moi ! ordonna-t-il. » 

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Le soldat entra dans une fureur noire. Il tenta de dégager son arme que M. ADADIOVI retenait fermement. Et une lutte s’engagea entre les deux hommes. Cette fois-ci les femmes se mirent réellement à crier, les enfants à pleurer. AMLAN elle-même perdit sa tenue habituelle et cria. Tandis que les deux êtres masculins s’empoignaient agrippés au morceau de métal que personne ne voulait laisser. Ils tombèrent par terre et avec leur membre inférieur tentèrent de se donner des coups. Puis un coup de feu se fit entendre, puis un second puis un troisième. 

Les cris des femmes et des enfants étaient à leur comble. AMLAN, elle se recroquevilla sur elle-même en fermant les yeux. Ce qu’elle redoutait était arrivé.  

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Cette journée… Elle se rendait juste dans un restaurant voir un ami, Patrice. Elle avait porté la robe qu’il lui avait offerte. Elle espérait qu’après ce déjeuner il deviendrait plus qu’un ami. Où était-il ? Avait-il couru comme les autres ? Avait-il tenté de l’appeler ? Son portable était resté dans le taxi. Le taxi… Le chauffeur avec sa moustache… Il avait tenté de la faire sourire tout le long du trajet, mais elle était très énervée. Elle lui avait répondu sèchement de s’occuper de ses affaires. Elle le regrettait, il avait essayé d’être gentil. Et le monsieur qui l’avait sorti de la voiture. Si elle était restée elle aurait certainement pris une balle perdue. Il lui avait sauvé la vie… Elle ne l’avait pas remercié. Elle se souvenait à peine de son visage. Et il y avait M. ADADIOVI, il l’avait prise, envoyée sous son toit presque nourrie et défendue… 

Elle ouvrit les yeux, les deux hommes étaient étendus sur le sol. Personne ne bougeait, une mare de sang les entourait. La famille ADADIOVI regardait de loin comme tétanisée ne sachant trop quoi faire. Une des femmes quitta le coin et vint auprès de M. ADADIOVI. 

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«â€¯OSSEI… murmura-t-elle. » 

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Elle n’eut pas de réponse. AMLAN s’approcha. Elle avait peur de la réaction de la famille. A juste titre il pouvait la tenir responsable de ce drame. La femme la regarda mais ne broncha pas. AMLAN s’agenouilla auprès de son bienfaiteur. 

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«â€¯Pourquoi ? Pourquoi vous êtes-vous mis en danger pour me défendre. Je ne suis qu’une étrangère… se mis-t-elle à sangloter. 

 

  • Vous les autres vous ne comprenez rien, répondit-il. » 

  • ​

AMLAN rouvrit les yeux. Il était vivant ! Elle sourit. La famille éclata de joie. Il tenta de se redresser mais grimaça de douleur. Il semblait être touché à l’épaule. Il jeta un coup d’œil à son agresseur qui lui était toujours inerte, couché sur le ventre, une large tâche noirâtre se dessinant dans son dos. 

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«â€¯Vous vous êtes salit, lui fit-il remarquer non sans un sourire moqueur. 

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Effectivement elle s’était agenouillée dans la mare de sang. 

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  • Ce n’est pas grave, dit-elle en esquissant un sourire. Vous êtes fou ! Vous auriez pu mourir. Pourquoi avez-vous tenté de me protéger de lui. Je ne suis rien pour vous ! 

 

  • Vous êtes une personne humaine et ça me suffit, répondit-il calmement. Vous les autres vous semblez l’oublier. Lorsqu’une personne a besoin d’aide on l’aide, c’est tout… 

 

  • Les autres… reprit-elle. 

 

  • Oui oui, désolé, c’est ainsi que nous vous appelons ici, vous les autres de l’autre côté qui ne veulent rien avoir à faire avec nous. 

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AMLAN soupira. Elle les appelait les autres et finalement c’était elle l’autre. 

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  • Merci OSSEI, lui dit-elle. 

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Son hôte la regarda avec des yeux ronds. 

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  • Mais aujourd’hui, poursuivit elle, je ne suis pas une des autres. Je suis des vôtres ! » 

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Et elle pouffa toute seule de rire de son jeu de mot pourri. 

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